Mythologies de Mordred en Occident

  1. Narducci, Camille-Apollonia
Dirigida por:
  1. María Pilar Suárez Directora
  2. Michèle Gally Director/a

Universidad de defensa: Universidad Autónoma de Madrid

Fecha de defensa: 22 de octubre de 2021

Tribunal:
  1. Mireille Séguy Presidente/a
  2. María Pilar Suárez Secretaria
  3. Michèle Gally Vocal
  4. Carlos Alvar Ezquerra Vocal
  5. Vincent Ferré Vocal

Tipo: Tesis

Resumen

Les origines de Mordred sont floues, et parfois contradictoires entre elles, tant estgrande l’absence d’unité dans les destins narratologiques de ce chevalier du cycle arthurien. Pour les chroniques galloises, rédigées au plus tard au Xe siècle, il est « Medrawt », mort à la bataille de Camlann. Au XIIe siècle, il évolue en « Mordret », chevalier du roi et neveu de celui-ci, dont il usurpe le trône. Entre les XIIIe et XVe siècles, il devient le bâtard incestueux d’Arthur, l’amoureux éconduit de Guenièvre, et parricide. Si ces strates suggèrent un enracinement du personnage dans le Mal, entre le Xe et le XXe siècle, il reste mineur. Il n’a d’utilité que pour le dénouement des branches arthuriennes, et n’occupe que le second plan, ignorant les vertus chevaleresques et l’amour courtois. A chaque époque, son rôle est orienté pour mieux incarner les maux contemporains. Ce travail analyse les évolutions mordretiennes au cours des siècles et dans plusieurs domaines politico-linguistiques. Les rémanences du personnage sont étudiées selon les transferts orchestrés depuis d’autres personnages arthuriens d’abord, puis avec un fonds de topoï plus large. Tant au niveau du corpus médiéval que du corpus moderne, cette étude s’intéresse aux modifications structurelles de la symbolique mordretienne. Lié au Mal pour une période christianisée, il ne métaphorise plus que l’Autre, dangereux non plus par son stigmate, mais seulement pour ses caractéristiques différentes. Apparaît alors une revalorisation victimisante du personnage, qui suscite la sympathie. Loin d’en faire un repoussoir, cette ligne directrice émergente révèle un état civilisationnel. L’identification à Mordred correspond à un schéma mythique, à une fable sur l’ethos empathique transformant notre rapport à nous-mêmes et aux autres